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Choc  hivernal   

20 juin 2018 

 

                                                                                                                                               Paruline à joues grises

paruline à joues grises

photo Hélènaparuline à joues grises photo Hélèna                                                               photographe: Hélèna

 

 

Il y a des choses qui me manquent dans mon hiver québécois. Ce n'est pas la chaleur. je ne suis pas de la race des lézards. Ce n'est pas non plus la conduite automobile sans souci et sans contrariété. C'est une tout petit son avec des ailes: le chant des oiseaux. Je dis chant parce que même leur son d'alerte strident est pour moi le déclenchement d'une mélodie celle de la réponse opérée par tous les sons ambiants à ce cri.

Cependant, je n'en fais pas une affaire de regret. Je ne suis pas si romantique. Je me sens seulement  un peu dépeuplé de ce qui m'anime pendant mes marches silencieuses et mes travaux à l'extérieur. Les trilles, les saccades de notes interrogatives, les notes en mode majeur, mineur m'enchantent. Ces sons me soutiennent dans mes découvertes du moment. Oh temps suspend ton vol!

Absence vécue

Je n'ai jamais à proprement parlé tenté de donner une explication à ce phénomène d'absence vécue. Je me contente de la vivre, d'en ressentir les contours. Mais lorsque sur une explication comme celle d'Ernst  Zurcher, docteur en sciences naturelles passe par là, je me sens justifié dans mon sentiment de privation " Dans le contexte opposé d'une nature perturbée et gravement atteinte dans son intégrité à la suite d'emploi de pesticides, vivre un printemps silencieux (sans le chant des oiseaux) peut constituer un choc et nous remplir d'une profonde tristesse"...et un peu plus loin " la recherche scientifique a pu démontrer que ces sons convergent en un concerto vivant et  vibrant ont une influence sur les plantes... provoquent une intensification de leur physiologie par l'ouverture des stomates des feuilles et par l'activation des mitochondries, organismes responsables de la respiration et de l'extraction d'énergie à partir des hydrates de carbone" Ernst Zürcher, Actes du Sud, Arles 2017. Si les plantes ont leur spleen , imaginez l'impact chez un humain comme moi.

Mais retournons à l'explication savante. J'aurais donc en moi, si je comprends bien, des sortes de stomates qui s'ouvrent  à la fois à la mauvaise saison et à la belle saison. Le choc que je ressens  proviendrait du fait que l'animal appelé Hiver a la capacité d'extraire de mon cœur les hydrates sonores produites par ces magnifiques êtres ailées.

Depuis cette étonnante découverte, je cherche un stratagème reproductible à volonté pour contrer cette extraction de mon cœur. 

En désespoir de cause, je lance ici un appel à tous : vous connaissez un moyen pour me rendre mes hydrates sonores pendant la période hiver, contactez-moi, je vous en prie. Soyez assurés que je serais comblé et éternellement reconnaissant. Ne me dites pas s.v.p. de m'exiler en Floride, trouvez autre chose.

 

Pierre étienne