"REDIRE AD cor
RETOURNE À TON COEUR
Je n'entends pas toujours cette voix qui m'invite à sortir du train train quotidien. Pourquoi ne pas écouter ce doux chuchotement de mon âme dans son déroulement candide et infini?
Car, à vrai dire les petits jeux de société comme "twitter" texter ou m'agiter reviennent souvent au même. Des chevaux fixes sur un carrousel.
Vivement une percée de lumière dans cette obscurité !
Vivement une nature qui verdit sous l'impulsion de l'être immédiat, animé!
Qu'advienne ce chant surmontant la peur et cherchant la substance des choses espérées par mon cœur!
Pierro
novembre 2020
HORS TERRIER
HORS TERRIER
Mon terrier n'est pas la caverne d'Ali Baba. Loin s'en faut . J'ai dû gratter
presque jusqu'au sang pour me retrouver dans une demeure aux murs tapissés
de terre humide et de racines écornées.
Il n'est pas non plus la Caverne de Platon, (texte du Livre VII de La République,
présenté sous la forme d’un dialogue entre Socrate et son élève Platon). Je peux moi
me retourner la tête au fond de mon trou. Mon ombre projeté sur le mur ne me
trompe pas. Je ne le considère pas comme formant toute ma connaissance.
Je sais qu'existe quelque chose d'autre que l'ombre.
Cette autre vie se conjugue à la lumière, celle des couleurs et des formes qui rendent grâce au
soleil- dieu. Elle me fait bondir, pirouetter, cabotiner, ironiser, m'informer à des sources limpides.
Elle fait des traces hors des sentiers battus. Elle peuple ma mémoire. Elle me surprend à beaucoup de
détours.
Par dessus le marché, cette autre vie sait me faire cacher du regard obscène, plein de sombres
desseins. Tenez-vous le pour dit, je ne me rends pas, ni aujourd'hui ni demain.
Signé Lapinot l'intrépide
décembre 2021
Le Garçon et la mer
Je vais là, poussé par le vent
DO MI SI LA
soutenu par des montagnes
éclairées par un ciel surprenant
Note : Huile, le garçon et la mer, automne 2020,
Pierro
ANGLE DE VUE
Je regarde depuis la fenêtre de mon enfance
la colline bleue s'affadir dans le silence de l'horizon.
Au delà des premiers vallons de terre en foin
s'étalent trois bosquets d'épinettes blanches
incapables encore de faire contact
avec l'immense talle des arbres au grand faîte chatouillant le ciel verge d'or.
Tout au fond, derrière se révèle le son d'une locomotive et sa suite
s'allongeant au creux de la Rivière des Loups vers un destin imprécis.
Pour ce qui est du soleil, il s'enharnache.
Il gruge déjà la pointe des arbres géants tout en faisant fuir leurs ombres violets.
Ce n'est plus qu'une question de quelques instants
avant que les champs soient transpercés de lances jaunâtres.
L'éternité s'est retrouvée!
Maintenant ses volets se ferment
Ceux-ci attendent patiemment, j'imagine, leur réouverture pour laisser passer de nouveau
le murmure de la traversée du temps.
TRANQUILITÉ
Assoupir l'esprit de ses contractions
Laisser l'ouie, l'odorat, la vue exprimer la subtilité de la nature. Parfum sucré du sapin; beauté étincelante du bouleau papier parchemin de mon enfance; frémissement du mésange acrobate; vrille solaire sur la tête des épinettes; éclaircie de la forêt menant nulle part... quelque part hors des sentiers.
Chambre nuptiale où le coeur et l'esprit s'accorde avec l'eau calme d'un lac au doux frisson du matin.